La Cladophora
(aegagropila linnaei)
Marées vertes à Hillion
Le phénomène de marées vertes est apparu en Bretagne dans les années 1970. L’écosystème marin breton présente naturellement des algues vertes. Leur nom scientifique est Ulva armoricana mais elles sont plus communément appelées « laitues de mer ». Cependant, depuis une trentaine d’années, on observe une croissance excessive de ces algues, qui viennent ensuite s’échouer sur le littoral breton.
Cette prolifération d’algues est due à une trop grande abondance de nutriments, phosphates et nitrates, d’origine agricole en particulier. Les pluies abondantes au printemps favorisent les transferts de nutriments des engrais dans les sols jusqu’aux rivières puis dans la mer. L’algue verte se développe dans des baies sableuses à pente douce où toutes les conditions sont réunies pour une croissance propice :
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Des eaux peu profondes, donc beaucoup de lumière leur permettant de faire la photosynthèse ;
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Des eaux riches en azote et phosphate, permettant une croissance rapide.
En mer ces algues ne présentent aucun danger pour l’homme. Cependant, lorsqu’elles s’échouent sur les plages en grande quantité, elles commencent à se décomposer comme toute matière organique. Leur décomposition émet de l’ammoniac et un autre gaz très toxique, le sulfure d’hydrogène ( ). Ces gaz sont emprisonnés sous les algues et le fait de marcher dessus a pour conséquence de les libérer. Le sulfure d’hydrogène, ayant pour caractéristique une forte odeur d’œuf pourri, présente un réel risque pour la santé à haute concentration.
Les pouvoirs publics ont dû prendre des mesures de prévention face à ce danger. Les collectivités territoriales bretonnes organisent le ramassage des algues sur les plages afin d’éviter le phénomène de décomposition. Cependant si les algues n’ont pas été enlevées, les maires doivent interdire l’accès à ces plages afin de limiter le danger.
Le gouvernement a présenté un « plan de lutte contre les algues vertes » en février 2010. Les mesures préventives ont été renforcées et les pouvoirs publics et les compagnies agricoles bretonnes s’engagent à baisser fortement l’utilisation des engrais azotés. Sans ce surplus de nutriments, les algues devraient retrouver une croissance normale et régulée naturellement.